D’une démarche zéro déchet à un régime végétarien, il n’y a qu’un (très logique) pas que j’ai franchi il y a maintenant un 1 an et demi.
J’ai envie de partager avec toi ma décision, comment s’est passée ma transition, quelles difficultés j’ai rencontrées, l’incidence sur ma santé et où j’en suis aujourd’hui.
L’article étant un peu long, tu peux aller directement à la fin : je résume les difficultés et les satisfactions du régime végétarien.
Devenir végétarien.ne : un choix personnel
Comme je te le disais dans mon article sur le bilan de nos 2 années de zéro déchet, j’ai décidé de passer à un régime végétarien le 1er septembre 2017, soit un an tout pile après notre saut dans l’aventure du ZD !
Il s’agissait pour moi d’une nouvelle étape dans la réduction de mon impact environnemental qui m’apparaissait évidente : comment vivre une conscience écologique de plus en plus éveillée et continuer à consommer une des 1ères sources de pollution de notre planète ?? Attention, loin de moi l’idée de juger quiconque : exactement comme pour le zéro déchet, je considère que c’est une démarche qui vient de chacun.e et à son rythme !
Pour moi il s’agit d’une décision personnelle, beaucoup plus que celle de réduire ses déchets. J’ai donc décidé d’adopter un régime végétarien de manière individuelle, hors de question de l’imposer à toute ma famille. Malgré cela toute la famille a fortement réduit sa consommation de viande sans que personne ne s’en plaigne !
Je précise que mon choix est uniquement basé sur des convictions personnelles, en aucun cas pour des raisons de santé. Mais la santé est à prendre en compte bien sûr. Je vais en parler puisque j’ai rencontré d’importants soucis de santé et une hospitalisation en 2018 (un grand moment culinaire !).
Avant cela, rappelons ce qu’est le végétarisme par rapport au végétalisme et au véganisme. Puis faisons un petit retour en arrière sur mes débuts dans le régime végétarien.
Différence végétarien.ne, végétalien.ne, végan.e
Petit aparté de vocabulaire afin d’être certaine que nous parlons de la même chose. Il ne faut pas confondre végétarisme, végétalisme et véganisme.
Régime alimentaire végétarien
Les végétarien.nes excluent de leur nourriture tout aliment de chaire animale :
- viandes (blanche et rouge issus des volailles, des bovins et porcins) cela comprend évidemment les viandes transformées comme les saucisses ou le saucisson
- poissons et fruits de mer : tous les poissons (bruts ou préparés) et les fruits de mer (coquillages, crustacés)
Ils.elles mangent tout le reste : des végétaux, des céréales et les légumes secs (pâtes, riz, légumineuses comme les lentilles ou les pois), des produits laitiers (yaourts, fromages) ou à base de lait (beurre ou gâteaux par exemple), etc.
Régime alimentaire végétalien
Les végétaliens.nes vont plus loin en excluant en plus de la chaire animale tout aliment issu du monde animal donc les oeufs, le lait et tous ces produits dérivés (fromages, yaourts, beurre) et le miel notamment.
Ils.elles se nourrissent uniquement de nourriture issue du monde végétale (fruits et légumes, graines, huiles végétales, champignons, etc).
Il s’agit donc d’un régime alimentaire beaucoup plus restrictif que le régime végétarien.
Style de vie végan
Le véganisme est une philosophie de vie qui dépasse la simple alimentation.
Le véganisme exprime non seulement le refus alimentaire, mais aussi celui de toute utilisation de tous les produits animaux provenant d’une exploitation ou souffrance animale : par exemple dans l’habillement (fourrure, cuir, laine, soie, perle …), les cosmétiques et produits d’hygiène (refus de la présence de produits animaux, des produits testés sur l’animal …) comme des produits pharmaceutiques (médicaments et vaccins), les objets ou instruments provenant d’un animal (brosse à poils d’animaux …) / Source : Wikipédia
Le terme de véganisme est la traduction française de l’expression anglaise « ethical veganism » , on parle aussi de « végétalisme intégral ».
Même si certaines personnes deviennent véganes du jour au lendemain, très souvent elles sont d’abord passées par un régime végétarien et/ou végétalien.
Beaucoup de personnes décident également de réduire ou de supprimer de leur alimentation uniquement la viande rouge. Pour ma part, ma motivation concernait la consommation de chaire animale et la réduction de l’impact écologique à élever ou à pêcher ces animaux en grande quantité.
La phase de transition
Un démarrage étonnamment facile
Comme pour le zéro déchet, j’y suis d’abord allée de manière radicale (je te parle de différentes manières d’aborder un changement dans cet article) au sujet du désencombrement) : j’ai supprimé du jour au lendemain de mon alimentation toute viande, tout poisson et tout fruit de mer. Les 1ères semaines, je dois dire que j’ai vraiment apprécié redécouvrir les légumes (que j’aimais déjà beaucoup). J’ai aussi été très étonnée de pas ressentir le manque de la viande. J’étais d’autant plus surprise que j’étais ce qu’on peut appeler une « viandarde » : j’aimais beaucoup la viande rouge.
Au bout de quelques semaines, j’ai ressenti un gros manque : une envie de viande rouge m’appelait dans mon corps de manière intense. C’était comme une pulsion physique ! Mais j’ai tenu bon.
Avoir un suivi médical
Et puis, lors d’une visite chez mon médecin, je l’ai informée de mon nouveau régime alimentaire et parlé de mon parcours sans difficultés particulières en lui évoquant mon seul épisode de manque. Nous avons décidé de faire un bilan global sanguin afin de vérifier que je n’avais pas de carences (en vitamines et en fer notamment).
Je pense qu’il ne faut pas négliger ce type de suivi médical : la santé n’est pas un jeu et les incidences d’un changement imposé à son corps sont à surveiller attentivement.
Mon bilan n’a révélé aucun problème ou carence quelconque après plus de 2 mois de régime végétarien. J’avais même plutôt un niveau de fer très haut !
En revanche mon médecin avait pris au sérieux le message exprimé par mon corps à mon mental. Elle m’a rappelé qu’il est bon de rester à son écoute. Elle m’a aussi dit que d’une manière générale nous avions pris l’habitude de consommer beaucoup plus de viande que ce dont notre corps avait réellement besoin : consommer de la viande une fois toutes les 3 semaines suffisait amplement !
Annoncer son régime végétarien
Tout comme pour le zéro déchet et à partir du moment où on ne vit pas isolé.e dans une grotte, arrive l’étape de l’annonce de ses choix de vie à son entourage dans le but de leur demander de les respecter.
Annoncer une pratique de réduction des déchets n’est pas facile et se heurte souvent à l’incompréhension ou au jugement (en fait les personnes projettent sur vous leurs propres peurs et notre société de consommation en cache beaucoup !). Annoncer un régime alimentaire particulier et restrictif c’est encore pire ! On touche à un point très sensible en lien direct avec la vie et avec notre culture et nos traditions : touche pas à ma bouffe !
Puis, au-delà des idéologies et des habitudes culturelles (il n’y a que les français pour parler autant de bouffe à table tu remarqueras !!), arrivent les questions pratico-pratiques : comment faire à manger avec un.e invité.e végétarien.ne ? « En voilà une contrainte de plus à gérer, comme si nous n’en avions pas assez ? ». Je le comprends tout à fait !!
J’ai commencé à prévenir de mon régime végétarien AVANT un repas afin que ma part ne soit pas inutilement prévue et ainsi respecter mon souhait de réduire mon impact environnemental. Mais je t’avoue que je n’ai pas été à l’aise à le faire : je me sentais malpolie. J’avais le sentiment de « gâcher la fête » et d’ajouter une contrariété à l’intention de départ de faire plaisir.
La plupart du temps, je n’ai donc rien dit et lors d’un repas :
- j’évitais discrètement la viande,
- ou je demandais avec délicatesse de ne pas m’en servir,
- ou il m’est arrivé (mais très rarement) de donner ma part à mon chéri.
Petit à petit les amis et la famille ont donc intégré mes nouveaux choix en douceur (en culpabilisant parfois de ne pas m’avoir fait soit-disant plaisir, on tourne en rond !).
D’un régime végétarien stricte à un régime flexitarien
Je suis plutôt du genre à faire preuve d’une détermination à toute épreuve et d’une grande ténacité ! Mais je suis aussi du genre à ne pas m’écouter et à ne pas prendre suffisamment soin de mon corps. Même si je n’avais aucune contre-indication médicale, je ne souhaitais pas m’imposer un stress, ni aux autres non plus !
Et bien que mon entourage accueillait également bien mon nouveau régime végétarien, il y avait des situations plus complexes que d’autres : pas toujours facile d’éviter la viande chez les copains (dans des lasagnes bolognaises par exemple) ou même dans certains restaurants ! A la maison, on peut cuisiner en conséquence de ses choix : ajouter de la mâche avec des graines, plus de variété de légumes, des herbes et des épices, cuisiner une portion sans viande, etc. Mais à l’extérieur c’est beaucoup moins le cas. J’ai notamment réalisé à quel point le plat se composait parfois quasiment que de viande par exemple !
J’ai donc décidé de mettre de la flexibilité dans mon régime végétarien : je suis passée à un régime flexitarien. Cela signifie que je reste végétarienne de principe mais qu’il m’arrive de manger de la viande, du poisson et des fruits de mer :
- en dehors de chez moi, et selon les circonstances, je ne refuse pas systématiquement la chaire animale en repas (repas de famille ou entre amis) sauf quand j’en ai le choix (au restaurant par exemple),
- chez moi en mangeant de la viande une fois par mois (nous avons baptisé ce repas « la fondue du mois ») et selon les circonstances (par exemple des invités ou une occasion) du poisson ou des fruits de mer (mais pas de viande en dehors du repas mensuel).
Et cela fait maintenant 1 an et demi sans quasiment plus aucune difficulté !
Régime végétarien et santé : mon expérience
Revenons à l’aspect santé et à la question de fond : mon régime végétarien a-t-il eu des conséquences sur mon état physique et ma santé ?
La réponse est : aucune incidence négative ! Et pourtant j’ai eu de très importants soucis de santé en 2018 qui ont abouti à une grosse opération (je précise que mes soucis de santé n’avaient strictement aucun lien avec mon régime alimentaire).
Mon alimentation n’a pas « aggravé » mes problèmes de santé.
Le lien principal entre mon régime végétarien et ma santé a eu lieu pendant mon séjour à l’hôpital. Déjà que la vie et les repas n’y sont pas très fun, alors je ne t’explique pas quand tu demandes des repas végétariens ! J’ai diné à plusieurs reprises une sorte gâteau de semoule salé … peu appétissant et pas très bon ! Alors qu’on découvre beaucoup d’alternatives gourmandes à la viande, à l’hôpital on est vraiment dans la restriction pure et dure !!
Quoi qu’il en soit, je t’invite avant tout à prendre soin de toi et à prendre l’avis de ton médecin afin de t’assurer de ne pas avoir de contre-indications à un changement de régime alimentaire.
En résumé, voici les difficultés et les joies que je retire de mon régime végétarien.
Les difficultés du régime végétarien
- Comme tout changement, le plus difficile c’est le 1er pas (puis de tenir, mais restons tout de même bienveillants avec nous-mêmes !).
- Sortir de ses habitudes alimentaires (mais pour moi ce n’est pas vraiment une difficulté, c’est davantage un plaisir).
- Annoncer ses nouvelles règles alimentaires à sa famille et ses amis.
- Assumer son choix anticonformiste en société (au restaurent, en sorties, au boulot).
- Ressentir le manque, la privation à un plaisir.
- Rester en bonne santé, compenser les éventuelles carences.
- Manger quand rien n’est végétarien (et cela arrive plus qu’on ne le pense : parfois il m’a été impossible d’acheter un sandwich sans viande).
Et je terminerai sur les joies parce que comme tu l’auras compris, si je continue dans le choix d’un régime végétarien, c’est bien qu’il m’apporte beaucoup plus de satisfactions que de difficultés en fin de compte !
Les joies du régime végétarien
- Amener un peu de changement à ses habitudes (ça fait du bien !).
- Découvrir la variété : il y a tellement (mais tellement) de choix en dehors de la viande et du poisson, c’est incroyable !!
- Manger plus équilibré, plus léger et plus digeste.
- Réduire significativement son impact écologique.
- Découvrir de nouvelles saveurs et associations (tu as déjà goûté la betterave en dessert ?).
- Avoir plus de facilité de conservation.
- Faire des économies (la viande et le poisson pèsent lourd dans le budget des courses).
- S’intéresser à la provenance des fruits et légumes et consommer davantage local et de saison.
- Transmettre des bases de santé à ses enfants.
- Avoir envie de cultiver ses propres légumes !
C’est horrible de dire ça (mais je soulage ma conscience x) ) mais une des choses qui nous empêchent de devenir végétariens, je pense que c’est le saucisson, nous… On a vraiment beaucoup diminué notre consommation de viande, aussi dans le même raisonnement écolo que toi, mais il y a certains trucs comme ça qu’on aime vraiment trop. Alors je me dis que c’est un mal pour un bien pour l’instant et que ça finira peut-être par changer, qu’on n’est pas encore totalement prêts et qu’on avance à notre rythme… Mais c’est honteux à avouer quand même ^^’
C’est un excellent article ! Je suis végétarienne depuis 8 ans maintenant, et même si la transition a été très simple, c’est toujours compliqué avec les autres membres de ma famille ou lorsque je suis invitée !
Généralement les gens pensent que je mange quand même du poisson… donc je m’en ramasse à chaque fois ! Tout comme toi, c’est le seul moment où je fais une entorse à mes convictions pour ne pas me prendre des réflexions ^^ »
J’entends souvent « Olala c’est pénible tu manges rien, c’est chiant !! »
Bon week-end à toi 🙂
justine