Cela fait maintenant 2 mois que nous nous sommes lancés dans une démarche zéro déchet à la maison avec pour objectif de n’avoir plus aucune poubelle « noire » et le moins possible de poubelle jaune en septembre 2017, soit dans 1 an.
Le démarrage d’une telle démarche est à la fois ce qu’il y a de plus difficile à vivre par les changements d’habitude qu’elle induit et son ambitieuse étape de désencombrement. C’est aussi la plus excitante en terme de nouvelles expériences et de découvertes.
Bilan de notre démarche zéro déchet après 2 mois : retour sur où nous en sommes, ce que nous avons fait, nos investissements, ce qu’il nous reste à améliorer et nos poubelles !
Le démarrage
Le déclic
Le déclic est fondamental (vous pouvez allez lire mon déclic et celui de ma soeur, co-auteur de ce blog), un peu comme les débuts amoureux, car plus la prise de conscience est forte, plus la motivation est grande. Et de la motivation il en faut car les moments de découragement sont nombreux en phase de démarrage : on se sent souvent au pied d’une montagne qui nous dépasse !
La prise de conscience réduit aussi le risque de « retour en arrière ». Mais peu importe finalement, même si cela vous arrive : les efforts que vous aurez fournis ne seront jamais vains ! C’est ce qu’il y a d’encourageant dans la démarche : peu importe votre rythme, vos actions, vos plus petits pas seront une contribution précieuse et irréversible. Soyez-en fiers et satisfaits quoi qu’il arrive !
Prenez aussi et donnez-vous du temps : on ne révolutionne pas son quotidien du jour au lendemain ! Arrêtez-vous régulièrement sur vos avancées et vos résultats et fêtez-les dignement !
Pour cela, la pesée de vos poubelles peut être un bon repère de progression.
Je n’en ai pas été convaincue tout de suite, c’est pour cela que je vous en parle !
Une fois consciente et décidée, je me suis rapidement sentie stressée et même oppressée : nous n’avancions pas assez vite à mon goût, je voyais tout ce qu’il nous restait à faire et pas assez mes poubelles s’alléger. Il faut dire que lorsqu’on démarre par une phase de tri et de désencombrement, les poubelles se remplissent d’abord plus qu’elles ne se vident : c’est déprimant et surtout sans fin ! Chaque WE passé me laissait une frustration et je pensais déjà au plan d’actions du WE suivant.
Jusqu’à ce que je m’en rende compte : notre démarche zéro déchet me procurait plus d’insatisfaction que de satisfaction. Alors je me suis remis en mémoire notre défi, son enjeu et le délai que nous étions donné pour cela : un an, nous avions tout le temps de prendre notre temps !
La tâche est d’ampleur mais elle en vaut la peine (et vaccine contre la surconsommation) !
La phase de désencombrement (réduire)
Béa Johnson dans son livre « Zéro déchet » (qui est devenu notre référence) détaille les 5 étapes d’une philosophie zéro déchet :
1- Refuser
2- Réduire
2- Réutiliser
3- Recycler
4 – Composter
Nous avons donc commencé par le début avec les étapes
- « refuser » en changeant nos habitudes pour dire non aux emballages
- et « réduire » en triant et désencombrant notre maison. Pour cette 2ème étape (que nous avons vécue de manière simultanée avec la 1ère), il nous a fallu passer au peigne fin toutes les pièces de notre maison pour faire le vide et partir sur de nouvelles bases.
Nous avons choisi de démarrer par la cuisine : un lieu de vie central dans notre maison comme dans beaucoup d’autres (chez vous aussi ?). Et il y avait du boulot ! En effet, la cuisine regroupe les ustensiles pour cuisiner, les contenants, les produits alimentaires, les produits d’entretien et la vaisselle.
Nous avons donc tout sorti de nos placards et mis systématiquement de côté tous les ustensiles en plastique. Nous avons ainsi enlevé de la cuisine 3 grands cartons (de déménagement). Nous les avons donnés :
- à nos amis s’ils en voulaient, sachant qu’il vaut mieux qu’un objet dont nous ne veut plus soit réutilisé par quelqu’un d’autre (règle n°2 « réutiliser »), ce qui évite que cet « autre » achète du neuf et alimente la demande donc la production,
- ou à Emmaüs.
Nous avons aussi fait l’inventaire du stock de nos provisions et produits d’entretien afin de jeter les produits périmés et en venir à bout de ceux à finir. Personnellement nous avons préféré cette option « anti-gaspillage » à celle de tout jeter que conseille Béa Johnson dans son livre. Certes cette dernière solution s’avère plus rapide mais elle ne nous satisfaisait pas. Nous avons également donné certains de nos produits alimentaires ou d’entretien dans notre entourage.
Ce qui nous a le plus choqué, c’est de constater à quel point on peut stocker et pourtant continuer à acheter du stock. C’est incroyable et aussi très révélateur de notre société de (sur)consommation !
Nous avons également entrepris l’inventaire et le tri de la salle de bain (comprenant les produits de beauté, médicaments, maquillage, serviettes de toilette, …), des jouets des enfants, des vêtements, des chaussures, des sacs (de voyage , à dos et à main), des CD/DVD, des jeux de société, des livres, des appareils « technologiques » (appareils photos, ), de nos meubles (devenus vides) et des éléments de décoration (cadres, luminaires, décorations de Noël, etc).
Avantages à faire le tri
Désencombrer les placards de sa maison permet d’entrer pleinement dans la démarche. Chaque objet devient une source de réflexion et d’apprentissage :
- en avons-nous réellement besoin ?
- Existe-t-il une alternative ZD ?
- En quel matériau cet objet est-il fait ?
- Est-ce que je le jette (et dans quelle poubelle), le donne ou le vends ?
Inconvénients à faire le tri
Cela prend du temps et comme je le disais cela peut vite s’avérer décourageant !
Tenez bon : une fois que le tri est fait et que vous avez mis en place de nouvelles règles pour ne pas encombrer votre espace à nouveau (à la maison nous appliquons désormais la règle : « un élément qui entre = un élément qui sort »), vous n’aurez plus à le faire.
Et puis, au-delà du ZD, posséder moins procure un réel bien-être : on se sent plus léger, plus libre, les idées plus claires, le rangement est plus rapide et plus simple, le ménage aussi !
Investissements zéro déchet
Donner, vendre, jeter c’est bien mais souvent il faut trouver une alternative ZD, on ne peut pas se passer de tout. C’est le cas des contenants. A la maison, nous n’avons plus aucune boite hermétique en plastique par exemple.
Rapidement, nous nous sommes fournis en bocaux en verre : nous en avons achetés d’occasion en lot sur Le Bon Coin (comptez entre 0,5 euro et 1,5 euro / bocal selon la taille), chez Emmaüs et on nous en a aussi donnés (qui dormaient dans un grenier).
A titre d’inspiration et de repères, voici la liste exhaustive de nos contenants pour la cuisine. Dans un prochain article je reviendrai sur notre salle de bain plus en détails.
Bocaux en verre type « Le Parfait »
- 6 x 2 litres
- 38 x 1 litre
- 6 x 0,75 litre
- 12 x 0,5 litre
- 4 x 35cl (bocaux à terrine avec couvercle à visser)
- 20 bocaux « miniatures » (type Le Parfait et Weck) pour les desserts (achetés neufs) et 6 moyens Weck
- des petits pots en verre que nous avons récupérés (pour gagner du temps et des efforts à enlever les étiquettes, je partage avec vous cette astuce miracle !)
Bouteilles en verre
Nous avons également des bouteilles en verre pour l’eau du robinet que nous laissons « décanter » avant de la boire afin qu’elle perde tout goût désagréable. Au total, nous en avons 6 de 1 litre pour assurer une « rotation » + 1 autre de 1l dans laquelle nous conservons le lait.
Nous avons aussi 2 modèles plus petits de 0,5l pour le sirop et notre vinaigrette maison.
Sacs en tissu
Nous avons aussi acheté des sacs en coton bio à la Biocoop pour faire nos courses en vrac.
Nous en avons de 2 tailles différentes : 16 grands et 12 plus petits achetés + 1 petit offert (en guise de bienvenue à la Biocoop).
Les sachets sont vendus par lot de 4 entre 4 et 5 euros à la Biocoop selon leur taille. Ils sont très fins et donc légers (si la tare n’est pas faite, nous ne sommes pas beaucoup pénalisés) sans laisser passer la farine ou le café par exemple.
Bacs gastro
Nous avons trouvé des bacs gastro (en inox) sur Le Bon Coin. Nous en avons achetés 4 petits et 2 grands à un ancien restaurateur pour 50 euros.
Un grand nous sert de poubelle de table (déchets compostables), nous utilisons le 2ème pour aller à la poissonnerie.
Les petits sont au congélateur en bacs à glace.
Ustensiles et divers
Côté ustensiles, boîtes et autres objets, nous avons achetés :
- une râpe à fromage d’occasion
- un lot de 4 ustensile en inox chez Ikea
- un beurrier en verre
- une turbine à glace d’occasion (je vous en reparlerai dans un article à venir très prochainement !)
- un bac à glaçons en inox (acheté dans la boutique en ligne sans-bpa.com)
- 1 porte-savon en inox
Il faut savoir que nous avons commencé par un 1er stock (un 1er lot d’une cinquantaine de bocaux Le Parfait sur le Bon Coin notamment) puis nous avons ajusté notre stock de contenants par la suite au fur et à mesure de notre progression dans la démarche et de nos nouvelles habitudes de courses.
(Inventaire mis à jour le 13 mars 2017)
Ce qui a changé
Beaucoup de choses ont changé dans la cuisine :
- hormis nos commerçants de proximité chez qui nous avions déjà l’habitude d’aller, nous avons complètement changé nos références de magasins pour nos courses ( vous pouvez lire à ce propos « Nous avons testé le Day by Day de Brest« ),
- chez nos commerçants, nous refusons désormais gentiment tout emballage et présentons nos propres contenants qui sont très bien accueillis (lire l’article »Comment convertir un commerçant au zéro déchet« ),
- nous n’achetons plus d’eau en bouteille plastique,
- nous consommons davantage bio et/ou local,
- nous consommons davantage » fait maison ».
Ce que nous achetons toujours emballé
- le lait en brique (en carton uniquement)
- la farine (dans du papier recyclable, sans doublure plastique)
- la levure chimique (en sachet papier)
- le beurre (dans du papier uniquement, recyclable depuis peu chez nous)
- la crème liquide (en briquette carton et bouchon plastique)
- la sauce tomate (en bocal verre)
- les cornichons (en bocal verre sans panier en plastique)
- quelques condiments (comme la sauce soja en bouteille en verre ou du lait de coco en conserve)
- le jus d’orange ou jus de pomme bio et local (en bouteille verre)
- le coca-cola (en bouteilles verre individuelle, nos enfants adorent le côté « vintage »)
- le vin et le rhum 😉
- le vinaigre blanc (en bouteille verre au rayon alimentaire)
A noter que nous récupérons et donnons tous nos bouchons à l’opération « 1 bouchon 1 sourire » relayée près de chez moi par l’association « Les bouchons du Pays de Lorient » (pour trouver l’association la plus proche de chez vous qui relaie l’opération, vous pouvez consulter ce site) : bouchons de bouteilles de vin en liège ou en synthétique, tous les couvercles en plastique de la cuisine et de la salle de bain, les tubes d’homéopathie, les capsules en métal. En phase de tri nous avons pu aussi leur donner nos brosses à dent en plastique et les « pipettes-doseuses » de médicaments type doliprane en sirop. En cas de doute, ils vous donneront la liste de ce qu’ils recyclent et sachez aussi qu’ils trient à nouveau dans leur local.
Où en sont nos poubelles ?
La poubelle de la cuisine est la plus conséquente en terme de volume et de poids dans la maison.
Au démarrage de notre démarche, notre poubelle pesait 2,250 kg et nous jetions entre 1 et 2 sacs de 50 litres par semaine.
Une fois enlevés les déchets compostables et amélioré notre recyclage (à commencer par le diminuer), notre poubelle a rapidement diminué de volume en passant à moins d’un kilo une fois par semaine (1,6 kg, puis 1,05 et la dernière pesée 0,985 kg).
2 mois plus tard, alors que nous sommes toujours en phase de tri (et que nous jetons donc plus que d’habitude ce qui ne peut pas être donné, vendu, recycler ou récupérer) nous nous sommes séparés de notre poubelle de 50l et nous sommes passés à une petite poubelle de 30l que nous avions dans la salle d’eau des enfants. En effet, la poubelle de la cuisine étant moins souvent vidée, les odeurs -et les vers- étaient apparus (nous jetons toujours les os et résidus de viande) !
Quant à notre poubelle jaune, nous avons toujours de quoi jeter, mais là aussi beaucoup moins souvent. Désormais, nous vidons nos emballages recyclables directement dans le conteneur correspondant, nous ne les regroupons plus dans les sacs fournis par la Mairie.
Voilà ! Je n’ai pas pu tout vous détailler : je reviendrai sur la cuisine et la salle de bain dans d’autres articles (ou vidéos) spécifiques (édito du 28/11/2016 : vous pouvez aller lire l’article écrit depuis « Comment passer sa salle de bain en zéro déchet« ).
Et vous, vous en êtes où ? (je sais que vous êtes beaucoup à avoir adopter des actions zéro déchet : je suis heureuse et vous en félicite !)
Bonjour Cécile, Je débute dans l’objectif zéro déchet, même si j’y penses depuis un moment, j’ai eu un déclic mais il faut savoir se lancer et surtout bousculer ses habitudes et c’est pas évident. Néanmoins nous avons testé notre premier magasin en vrac, (cela fait qq semaines qu’on avait mis des bocaux dans le coffre au cas où), et nos premiers achats par la même occasion : sac en coton bio, carré démaquillant lavable et sucre en poudre … c’est un début. je lis votre blog depuis peu et j’ai commencé par le début 2016 pour voir l’évolution et voir… Lire la suite »
nous avons déménagé il y a 2 mois, passant d’une maison de 7 pièces de 130m2 à un appart F2 de 67m2 ! Nos enfants ont tous quitté le nid familial, la maison en location nous coûtaient un bras voire même 2 en chauffage tout électrique et très mal isolée, et du coup un budget déficitaire aie , nous avons avons décidés de partir ! et nous ne regrettons pas ! nous avions accumulé en 13 ans d’une façon ahurissante ! Notre fille très branchée bio, ZD, éthique, et tout et tout, est venue nous aider à trier, jeter (quand… Lire la suite »
Coucou Cécile. Je suis dans la phase de tri qui prend énormément de temps…vaisselle, déco, linge, vêtements, papiers administratifs et en tout genre. Hâte que tout soit fait, mais cette phase de désencombrement me procure le plus grand bien, m’allège et je respire mieux dans ma maison . Je donne, je vends et je jette !
je vais aujourd’hui profiter de cette belle journée ensoleillée pour faire une pause.
bon picnic à toi :))
bises