Anne-Claire Juan est coach en mieux-être et mère de famille.
Elle aussi a rejoint l’aventure Zéro Déchet (à peu près en même temps que moi et ma soeur !!).
Je lui ai demandé de partager avec nous ce qui l’avait amenée au Zéro Déchet et voici son témoignage.
Je suis Anne-Claire Juan
Quand j’ai entendu parler « zéro déchet » les premières fois, j’ai visualisé la famille isolée du monde, cultivant ses légumes et élevant ses poules, sans électricité … L’image un peu folle et complètement décalée, qui se trouve assez loin de la réalité ! Puis j’ai appris pas mal de choses sur ce mouvement, sur les idées qui en découlent, les gestes, les nouvelles habitudes. Et là, j’ai réalisé que j’étais déjà dans la dynamique du zéro déchet depuis plusieurs années !
Ma prise de conscience « santé »
Tout a commencé quand j’ai réalisé que les produits transformés, industriels, avec conservateurs … me rendaient malade. Colopathe, j’ai fait beaucoup de tests pour savoir quoi et comment manger. Il m’a donc semblé logique de faire attention également à ce que mangeait le reste de ma famille. Les goûters ne se composaient plus de boîtes de gâteaux industriels mais de gâteaux maison. Les plats familiaux ont pris la place des plats industriels.
Notre virage à La Réunion
Puis, nous avons déménagé à La Réunion. Là, il a fallu se débarrasser de tous nos produits d’entretien, la plupart n’étant pas autorisé à être embarqué dans le container avec le reste de nos affaires. Sauf que, lorsqu’on connait le prix de ces produits, j’ai préféré me renseigner sur les remèdes dit « de grand-mère » pour éviter le produit pour laver le sol, le produit pour entretenir le four ou la plaque de cuisson, ou encore le produit insecticide ou le produit pour récurer …
Quand on réalise qu’on paye moins cher, qu’on a moins de produits (du vinaigre, du bicarbonate et du citron : la base de presque tous les produits est là) et qu’on pollue moins notre planète, ça commence à donner envie d’aller plus loin.
À la même époque, nous avons constaté que manger comme en métropole était une douce utopie. La tranche de jambon importée à 1 euro, le fromage surgelé qui n’a pas trop aimé la décongélation … Là aussi, nous avons donc changé nos habitudes. C’est parti pour le marché, pour consommer local et bien moins cher, tout en étant au contact des habitants du coin, en prenant une route qui nous permettait d’admirer l’océan aux détours des virages …
Retour en métropole, retour à la terre
Cette vie au soleil a malheureusement dû être interrompue. Nous sommes retournés vivre en métropole, à la campagne. Notre jolie maison disposait d’une fosse septique. Encore une occasion supplémentaire d’utiliser des produits plus naturels puisque nous constatons directement le lien entre les produits et le retour à la terre. En plus de ce côté écologique, il était évident pour moi de continuer à faire mes courses en privilégiant la proximité. J’ai rapidement trouvé une ferme pour les fruits, légumes, œufs, fromage. Et le supermarché pour le reste.
Notre aventure Zéro Déchet
Et voici, il y a quelques mois, quand j’ai entendu parler du zéro déchet, j’ai compris que j’avais déjà avancé sur la route, mais qu’on pouvait encore faire mieux !
Je suis dans une période transitoire du côté professionnel, donc je dispose de temps et d’énergie pour m’investir encore plus dans cette aventure. Fini les plats surgelés (même sans conservateur), fini les emballages, fini les produits d’hygiène industriels.
Une étape à la fois
- L’habitude était déjà prise pour tout ce qui est entretien, produits WC, nettoyage …
- Pour les nouveautés, j’ai commencé par ressortir ma machine à pain pour confectionner la brioche du petit déjeuner,
- puis, une fois familiarisée avec cette recette, j’ai commencé à faire le savon liquide et le gel douche (les deux recettes étant assez proches, avec presque les mêmes ingrédients),
- ensuite c’était le tour des soupes, avec les bons légumes frais, et la nouvelle cocotte-minute achetée pour l’occasion,
- puis la fin des protections hygiéniques jetables, fini les linges de nos grands-mères, la technologie et l’inventivité nous permet maintenant d’avoir quelque chose de pratique et facilement lavable,
- ensuite, j’ai fabriqué mes blocs allume-feux (des fibres récupérées dans le sèche-linge placées dans un rouleau de papier toilette), et ma propre lessive à base de cendre,
- il me reste à fabriquer les produits pour la vaisselle (liquide et lave-vaisselle), le shampoing et à me lancer dans la confection des compotes maison.
[Anne-Claire compile toutes ses recettes DIY sur son blog « Ça chauffe, cuisine« ]
Nos courses en frais et en vrac
Pour les achats, nous avions déjà l’habitude des produits frais de la ferme, grâce à une publicité nous avons découvert une boutique bio pour les produits secs en vrac pris dans nos sachets en tissus, les compotes en bocaux en verre, les sacs de 5 kilos en papier pour la farine et le sucre, la pâte à tartiner bio et les huiles essentielles et autres produits de base pour confectionner mes produits.
Ensuite, nous avons fait la démarche d’aller chez le boucher, avec mes boîtes pour éviter les papiers et autres sachets plastiques, ce qui a été accepté sans souci, avec le sourire et beaucoup de bienveillance.
Le bonus, c’est que le boucher et la boutique bio se trouvent sur la route entre la ferme et le supermarché, nous ne faisons donc pas plus de kilomètres en voiture, nous avons juste à nous garer sur un parking à l’écart du centre-ville et nous partons à pied vers nos destinations, à travers des petites ruelles, ce qui nous amuse beaucoup, nous en découvrons encore de nouvelles presque à chaque fois ! C’est d’ailleurs au cours d’une de ces explorations que nous sommes tombés sur un chocolatier, nous n’avons pas besoin de sacrifier les bons gâteaux au chocolat du goûter. Le summum ? Quand en regardant la boutique je tombe sur un petit panneau : « nous privilégions les produits locaux, (et bio quand c’est possible) ». Puis nous finissons par le supermarché pour le papier toilette, le vin, le jus d’orange et la confiture en bocal ou bouteille de verre.
Et les déchets ?
Pour les déchets restants, nous utilisons le composteur, le recyclage, nous réutilisons tout ce qui est possible et la poubelle des déchets ménagers a fait un régime drastique malgré le tri toujours en cours, pour se débarrasser du superflu.
La semaine dernière, en vérifiant le volume de la poubelle pour la sortir dans la rue, quelle surprise de la voir vide, alors que le sac poubelle dans la cuisine n’était plein qu’à moitié !
Et ce n’est pas fini … Loin de là !